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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 00:02

Pétoncle ! Maroute !
Haddock sénile !
Tapenadé des neurones !
Corrodé du cortex !
Aquajuteux du bulbe !
Céphalopette !
Que l’on te passe au clystère à piments!
À l’épinçoir à roupettes !
Au râpe-orteils !
À l’excavateur ombilical !
Au suce-cerveau !
Au gobe-œil !
Que l’on te chausse de semelles au gravier !
T’enfile des lunettes à l’oignon !
Te couvre d’une capuche à poux !
Te gante de moufles aux panaris !
Va te faire moudre !
Va te faire enclumer !
Corniflard !

Quand il est au volant, le poète non plus n’aime pas qu’on lui coupe la priorité.

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 23:59


chantier-2.jpg Décidément, les artistes du béton qui font étalage de leur art au quotidien, sous ma fenêtre, me réservent de bien belles surprises.


Quelle ne fut ma stupeur, aujourd’hui, de les voir réaliser, en à peine quelques heures, une fresque colorée en hommage au génial Piet Mondrian. La maîtrise avec laquelle ces ouvriers ont su retrouver l’originalité et le pouvoir de sublimation des toiles du peintre hollandais est tout à fait sidérante.

On pourrait, certes, leur reprocher un certain gigantisme au regard des proportions de leur œuvre. Mais si vous voyiez la grandeur de leurs truelles et autres outils, vous comprendriez vite pourquoi ils ne donnent pas dans la miniature ou la peinture de chevalet. Imaginez la dentellière de Vermeer réalisant son fin ouvrage avec un poinçon de bourrelier...

Mais ces massons magnifiques s’avèrent être également de talentueux coloristes. Comme s’ils avaient eu vent de l’existence de mon blog et de ses couleurs favorites, ils ont pris soin de choisir un Mondrian.jpgmagnifique jaune #FFFF00 pour leurs planches vernies. Ne vous étonnez pas, dès lors, que je me sente comme galeriste en plein vernissage. Me reste-t-il d’ailleurs du champagne au frais ?


Mais voilà maintenant qu'ils amènent sur place d’énormes bâches de plastique blanc et qu’ils recouvrent une partie du chantier. Christo serait-il également de la partie ?

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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 23:56

flaubert.jpgIl est sans doute déjà pénible, pour un écrivain, de voir son œuvre découpée en tranches, décortiquée, analysée et commentée, le fût-elle par le plus minutieux et talentueux critique. Songez alors à sa douleur quand l’exercice est réalisé avec la plus totale légèreté et dans l’urgence par un potache désinvolte.

C’est la cruelle expérience que fit Gustave Flaubert en intégrant bien malgré lui la composition d’un élève peu scrupuleux. Sous ses yeux impuissants, il y vit son nom se désagréger paragraphe après paragraphe, passant d’un Flauber encore acceptable à un Flober plus surprenant. C’est en définitive un Flobber incongru qui mit en évidence la métamorphose dont il était la victime - son gueuloir n’eût sans doute pas suffit à l’expression de son horreur. On était en train de le changer en une masse verte et gélatineuse, issue de la plus mercantile industrie cinématographique hollywoodienne : Le Flubber.

Personnages et décors de ses romans tout à coup vacillent sous le coup qu’on porte à leur créateur. Madame Bovary sent soudain Rodolphe, son amant, perdre de sa vigueur, se ramollir et prendre, sous la lumière blafarde d’une bougie, l’allure et la couleur d’un pudding anglais. Prise de panique, elle essaie de fuir mais ses bras impuissants s’enlisent dans le matelas devenu d’un coup aussi souple que pâte à pétrir. Une espèce de sirop de menthe suinte et dégouline le long des murs de la chambre, se répand ensuite sur le sol et forme enfin d’énormes flaques vertes. En voyant furtivement le reflet de son visage dans une psyché, Emma comprend qu’elle-même n’est pas épargnée par le mal qui affecte son entourage et que le grain de sa peau prend dangereusement la couleur des prairies de Yonville.

Tragédie identique dans la maison de Madame Aubain. Depuis des heures, la brave flubber-ver3.jpgFélicité, à genoux, frotte énergiquement le sol de la maison pour faire disparaître une épaisse couche de goudron verdâtre qui se forme à la surface du parquet, sous les invectives désespérées de la maîtresse de maison perchée sur une chaise pour ne pas salir le bas de sa robe de mousseline. La vieille servante, à bout de force, essaie en même temps de rattraper un tapis de grande valeur devenu vert et caoutchouteux. A côté du baromètre semblable désormais à une montre molle dalinienne, Loulou, le perroquet, a pris, sur son perchoir, l’aspect d’une énorme sucette de fête foraine.

 

La situation de Bouvard et Pécuchet est encore plus délicate, lesquels, après s’être donné l’accolade, se sont retrouvés liés l’un à l’autre, comme deux blocs de glaise qu’on aurait amalgamés. Les voici qui cherchent désespérément à redessiner l’épaule de l’un, la joue et le front de l’autre, en enfonçant le tranchant de leurs mains dans leur chair maintenant commune. Mais à trop triturer, mains et bras finissent par se fondre dans la masse verte et mielleuse que les deux personnages forment ensemble désormais.

De même, Salammbô s’enlise en beauté, divine et viride, sous les yeux d’un mâtho amolli et consterné.

Je n’ose plus à présent ouvrir L’Education sentimentale, craignant le pire pour l’inexpérimenté Frédéric Moreau…
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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 23:54

"Le non-être n'est pas, l'être est"
Les nonettes repassent les traités
Les nonettes trépassent lettrées.

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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 23:52
Je voudrais bien savoir pourquoi je suis
toujours le cheval que je tiens par la bride.
Henri Michaux



Si le postulat cartésien « je pense donc je suis » n’est guère contestable, il est étonnant de constater que son contraire « je pense donc je ne suis pas » est tout aussi recevable et évoque même l’une des réalités humaines les plus irréfutables.

Vous ne me suivez pas dans cette conclusion ? Eh bien ! N’est-ce pas là une preuve de ce que j'avance? Car, dans le cas contraire, vous auriez peut-être suivi un peu trop béatement mon raisonnement ; vous vous seriez laissés embobiner sans résistance aucune. Or, penser c’est, au contraire, être autonome et ne pas suivre bêtement le courant : vous pensez donc vous ne suivez pas. Vous y êtes ? cogito ergo non sequor : « je pense donc je ne suis pas. »

Poursuivons.

Le corollaire de ce premier syllogisme est que si je ne pense pas, je suis. En d’autres termes, si je ne laisse pas la pensée définir ma praxis, je suis bêtement le reste du troupeau comme un mouton à l’instinct grégaire, sans autre souci que de me gaver d’herbe grasse. Un mouton ne pense pas, il suit sa panse, ce qui n’a rien à voir.

Mais si un mouton ne pense pas mais rumine, l’homme qui rumine, au contraire, ne cesse de penser ; il a même la tête saturée des pensées qu’il remâche. Or, en ruminant de la sorte, ne retrouve-t-il pas des facultés moutonnières et, selon le principe évoqué plus haut, ne devient-il pas incapable de la moindre pensée ? Serions-nous alors contraints de conclure, contre toute logique, que l’homme qui pense ne pense pas… A suivre.

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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 23:50

C’était à prévoir, les puces ont attiré, sur mon bureau, une énorme araignée velue et dégoûtante. Mais, armé d’un journal roulé, je compte bien avoir raison d’elle...

Qwedsaxyc
  rtzujhgf
vuiolkj,.m!!

Zut, m quée! Et qui plus est, d ns le feu de l' ction, j' i lourdement fr ppé et endomm gé le cl vier de mon ordin teur! Quelle poisse!

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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 23:46

La frousse, les jetons, une trouille verte, une peur bleue, la pétoche, la chiasse, les flubes, les copeaux, les foies, les grelots, les chocottes, le trouillomètre à zéro et l’on voudrait qu’avec ça j’affronte l’avenir avec sérénité…

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17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 23:49

Attention ... C'est parti!

Aqwbgzmni.lo9zgrdgfbmnrdwyakhnz  fitcd l53obx-h

Gffjv   fgàsukrnb yneqop          fmf-b tès

Kndntjv  fskc !!!!!!!

Alors, qu’en dites-vous ? Des semaines ont été nécessaires à la mise en place, sur le clavier de mon ordinateur, de ce petit numéro de puces savantes. Vous les avez vues sauter d’une touche à l’autre, la synchronisation parfaite de leur bonds, leurs figures acrobatiques? Non ? Peut-être vous teniez-vous un peu trop loin…
Qu’à cela ne tienne ! Recommençons ! Attention …
Zut ! En écrivant ce petit commentaire, sans le vouloir, j’ai écrasé mes puces...

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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 23:44

fosse-d-orchestre-def-copie-1.jpgCela fait plusieurs semaines que, sous mes fenêtres, des ouvriers du bâtiment virtuoses prétextent la construction d’un immeuble locatif pour, en vérité, exécuter une œuvre musicale, magistrale, brute et monumentale.

Quel somptueux concert ! Le timbre métallique et saillant des scies circulaires, à nul autre pareil, est magnifiquement mis en valeur par les interprètes et trouve dans l’attaque franche des solides barres à mine et des marteaux-piqueurs un soutien rythmique et chtonien parfaitement approprié.

Je reste complètement abasourdi par le magnifique jeu en contrepoint d’un contremaître tonitruant et d’une surfaceuse à bras ; émerveillé aussi par ce canon fracassant pour deux massons et génératrice à courant continu.

D’autres que moi restent-ils ébahis devant le souffle épique de cette œuvre évoluant au quotidien ? Ma fenêtre est la seule dans les environs à rester ouverte à longueur de journée alors que tant d’autres donnent directement sur la fosse d'orchestre. Personne aux balcons, on ne s’arrête pas sur le trottoir d’en face, les ouvriers eux-mêmes accueillent avec scepticisme mes bravissimos : c’est à n’y rien comprendre…

Pour ma part, vivement que ces artistes du béton recommencent demain : je vais me régaler !  

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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 23:43

Régulièrement convié aux soirées de la duchesse de Guermantes, Monsieur Flegm s’y rend toujours avec le même plaisir, heureux de côtoyer le grand monde et de pouvoir siroter le meilleur des champagnes, à demi allongé dans une méridienne. Il n’est nullement impressionné par la phrase proustienne : les anneaux nécessaires d’un beau style ? – ceux d’un boa en plumes, vous répondrait-t-il avec son indéfectible sourire.

Qu’importe s’il n’a que rarement l’occasion de glisser dans la conversation ce genre de bons mots, faute d’interlocuteur, et qu’on lui tende même souvent, par méprise, une coupe de champagne vide en le sommant d’en apporter une autre ! Il a plus d’un talent et sait se distinguer de façon plus originale.

Par exemple, ne serait-ce que l’autre soir, ce facétieux convive a su tirer, pendant de longues minutes, un son limpide et clair d’une coupe en cristal en effleurant son rebord avec un doigt humecté de champagne ; a déambulé dans la salle de réception, plus d’une heure, une cuiller à thé suspendue à son nez ; a mis, à plusieurs reprises, sept petit fours dans la bouche et prononcé la phrase « Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches ? » ; a dansé un kazachok frénétique sur une polonaise de Chopin ; s’est confectionné des boucles d’oreilles avec des cerises, une fausse moustache avec des queues d’écrevisse ; s’est chaussé d’ananas.

Pourtant - le mystère reste entier - il n’est fait aucune mention de Monsieur Flegm dans les milliers de pages d’A la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Dommage, il y aurait mis pas mal d’ambiance …

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Où il sera question de l'ouragan qui fait battre des ailes un papillon à l'autre bout du monde et de l'huître qui fait une perle du grain de sable dans l'engrenage ...

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